Au petit matin du 13 mars, Hitler ordonne aux troupes allemandes de pénétrer sur le territoire autrichien.
Suite à un coup d’État deux jours plutôt, les nazis d’Autriche avaient ouvert la voie à Hitler au sein de la population autrichienne, qui l’accueille chaleureusement, ainsi que ses soldats, lors de la visite de sa ville natale Braunau-am-Inn.
Plus tard, un plébiscite est organisé en Allemagne pour juger du « rattachement » de l’Autriche : 99% se prononcent pour une Autriche intégrée au Reich.
Ce n’est pour Hitler qu’une seconde victoire. Après avoir remilitarisé la Rhénanie en 1936, le Führer détruit peu à peu tous les principes contenus dans le traité de Versailles qu’il voit comme un Diktat allié. D’ailleurs, les réactions de la France et de l’Angleterre ne seront que diplomatiques. Aucune mesure ne sera prise à l’encontre de l’Allemagne pour cette violation d’un traité enregistré à la Société des Nations.
Il paraît évident, ce 13 mars 1938, qu’après le retour de la Sarre, la souveraineté retrouvée en Rhénanie et l’Anschluss, l’Allemagne a débuté la confection de son Reich pangermaniste au sein duquel devraient se retrouver non seulement l’ensemble des populations germanophones d’Europe mais également un large espace vitale permettant le développement du pays.
La Tchécoslovaquie (dont la population se compose à 24% d’Allemands), qui comptait depuis 1923 sur les garanties de ses frontières par les Alliées, sent la menace hitlérienne peser de plus en plus sur elle. Le gouvernement suisse, et ses 73% d’administrés germanophones, accélère les dépenses en matières d’armement qui atteignent en 1939 près de 50% des dépenses de l’Etat. Benito Mussolini laisse faire Hitler, son allié, malgré ses profondes craintes d’une action militaire contre son pays. Malgré tout cela, les alliés n’interviennent pas. Et ils ne le feront qu’après la dissolution de la Tchécoslovaquie, la disparition de la Pologne, l’invasion du Danemark et l’intrusion en Norvège.
Il était déjà trop tard.
Images: "Wir danken unserm Führer" Nous remercions notre Führer. Frontière germano-autrichienne, octobre 1938
P.C