11 avril comme 11 avril 1996, lancement de l'offensive « Raisins de la Colère » de Tsahal contre les forces du Hezbollah.
L'escalade de violence entre Israel et le Hezbollah a atteint son paroxysme avec cette opération militaire « Raisins de la Colère » quatorze ans après l'offensive « Paix en Galilée » dont les exactions ont été mis en image dans le film « Valse avec Bachir » d'Ari Folman. Le 11 avril 1996, pour répondre aux tirs de roquettes du Hezbollah contre les colonies israéliennes au nord du pays, le gouvernement de Shimon Pérès décide de lancer plusieurs raids aériens pour anéantir le potentiel militaire du Hezbollah. Rappelons que le Hezbollah (« Le Parti de Dieu ») est une organisation politique chiite libanaise avec à sa tête Hassan Nasrallah disposant de sa propre force armée et soutenue par l'Iran et la Syrie entre autres. « Raisins de la Colère » se voulait être une mission préventive contre les violences du Hezbollah mais tourne assez rapidement à une démonstration de force de la part de l'Etat Juif. L'objectif de l'armée israélienne est de faire fuir les civils de la région du Liban-Sud pour pouvoir détruire les bases armées du Hezbollah comme celles de lancements des roquettes Katioucha. Au total c'est près de 500.000 libanais qui quittent la région, laissés pour compte sur les routes du pays. Mais les bombardements israéliens ne se contentent pas de toucher les postes de commandements des rebelles libanais car c'est plusieurs dizaines d'habitations où se sont réfugiés des civils qui subissent les déflagrations des missiles israéliens. Des exactions nombreuses et meurtrières de la part de l'Etat hébreu qui soulèvent l'opinion internationale. Déjà en 1982, avec « Paix en Galilée », les soldats isréaliens avaient couverts le massacre des camps de Sabra et Chatila par les milices phalangistes chrétiennes libanaises. En 1996, c'est le bombardement du camp de l'ONU à Cana le 18 avril qui fait 102 morts parmi les civils. Ce massacre est relayé dans le monde entier par les médias stoppant ainsi l'avancée militaire israélienne au Liban. -cf Reportage France3 ci-dessous- . Le 26 avril, sous l'impulsion américaine sur demande israélienne et sous l'impulsion française soutenue par les pays arabes, Jerusalem signe un cessez-le-feu avec les forces armées libanaises. Les dégâts matériels de cette offensive sont considérables pour le Liban et n'ont finalement servi qu'à entretenir la légitimité du Hezbollah puisqu'en 2005, il parvient enfin à entrer dans le gouvernement libanais. En tout les « Raisins de la Colère » font 170 morts côtés libanais contre 62 blessés côté israélien. Ces conflits à répétition font du Proche-Orient une poudrière. Une interminable lutte israélienne pour « protéger » ses frontières qui a connu de nouveaux soubresauts en 2008 avec l'opération « Plomb Durci » assiégeant l'enclave de Gaza.
T. D.