11 novembre comme le 11 novembre 1866, bombardement de Séoul par les forces navales françaises.
Saisis d’un isolationnisme farouche et d’une méfiance profonde, les Coréens, vassaux de la Chine impériale n’entretiennent que très peu de contacts avec l’extérieur.
Pourtant la pression colonisatrice des Européens en Asie n’est pas neuve. Même la Russie impériale cherche à étendre son influence dans la péninsule coréenne.
Avant 1864 et l’arrivée au pouvoir du Régent Daewongun, les missionnaires catholiques au sein du Royaume de Corée étaient plus ou moins largement tolérés. De telle façon qu’en 1866, on compte 20 000 convertis, deux évêques et 10 missionnaires établis sur place.
Et c’est pourtant sous de bons hospices que va éclater cette crise franco-coréenne.
On l’a dit, la Russie cherchait à étendre son influence dans le pays. Les missionnaires français ont profité de l’occasion pour asseoir leur légitimité auprès du Régent et proposer une alliance entre la France impériale et le Royaume de Corée, contre les pressions russes.
Mais l’influence importante que possédait les catholiques à la cour royale et les récentes révoltes catholiques en Chine ont subitement rendu la suppression du catholicisme un objectif propre à maintenir la sécurité au sein de la Corée.
En mars, ce sont 9 missionnaires, l’évêque Siméon-François Berneux et 10 000 autres coréens catholiques qui sont assassinés.
Une expédition est levée, après des pourparlers entre Français et Chinois infructueux, et des navires de guerre français bombardent les côtes coréennes à partir de Novembre. Séoul, ultime cible, étant touchée le 11 novembre.
Le « dérangement de 1866 », (병인양요) comme le nomment les Coréens, prend fin aussi rapidement qu’il a débuté. L’attaque n’ira pas plus loin. Mais bientôt de nombreux expéditions punitives américaines et japonaises se succédèrent, aux vues des crimes commis par le Régent.
La Corée est finalement annexée au Japon en 1910.
Légende photo: l'amiral Pierre-Gustave Roze, commandant de l'expédition.
P. C.