Les Qing (大清, prononcé ‘Tsing’) avait réussi tout au long du XVIIe siècle à conquérir et s’imposer sur le territoire actuel de Chine. Originaire de Mandchourie et de l’ethnie qui y réside, ils profitent des luttes intestines au sein de la dynastie précédente des Ming à partir de 1616, pour diviser le royaume et finalement contrôler Pékin en 1644.
Shunzi, le premier empereur de la dynastie décide dès la première année de l’installation du régime de fermer la Chine à toutes influences étrangères. Première puissance mondiale à l’époque, le pays va progressivement perdre sa place au fil des XVIIe et XVIIIe siècle au profit des puissances européennes. Malgré cela, à l’intérieur, la dynastie se stabilise et se renforce. Invasion de la Mongolie, pénétration sur l’île de Taïwan, destruction de la dynastie coréenne du Choson, intégration du Tibet et influence sur l’Asie du Sud. Les souverains mandchous imposent un régime strictement autoritaire à leurs sujets Han (aujourd’hui 90% de la population chinoise), avec codes vestimentaires et capillaires notamment, dont l’inobservation était pénalement condamnable de mort.
Le tournant du déclin se fait au milieu du XIXe siècle. Pendant que la Chine s’enfonçait dans le sous-développement, les Européens et les Japonais (qui eux s’étaient ouverts à l’étranger depuis peu) se faisaient de plus en plus pressant. Surtout, les réformateurs s’introduisent à la cour de Pékin et tentent d’instaurer des institutions parlementaires. Mais les révoltes se multiplient et le territoire est découpé en zone d’influence étrangère. L’impératrice Cixi fomente la révolte des Boxers, groupe ultraviolent et xénophobe, qui échouent dans leur tentative d’expulsion des étrangers de Pékin en 1900. C’est l’élément déstabilisateur final de la dynastie.
L’arrivé sur le trône d’un enfant de 3 ans, Puyi, démontre la faiblesse d’un régime en fin de vie. Il abdique 9 ans plus tard, le 14 février 1911. La République de Chine est proclamée quelque temps après, mettant fin à la période dynastique chinoise millénaire.