27 octobre comme 27 octobre 1997, mort du journaliste François-Henri de Virieu.
En ce jour d'automne de l'année 1997, l'hommage au défunt François-Henri de Virieu est unanime, tant à gauche qu'à droite les hommes politiques s'empressent de saluer "la mémoire de ce très grand journaliste dont l'exigence et le professionnalisme étaient reconnus et appréciés de tous" (J. Chirac) ; "les hommes politiques lui sont redevables de la considération et de la dignité qu'il conférait à l'examen de la chose publique, préférant le temps du débat aux mirages de l'actualité spectacle" (L. Jospin).
Issu d'une famille noble, François-Henri de Virieu commença son parcours dans le journalisme au Monde, puis à l'ORTF, il prendra la rédaction en chef en 1974 du Nouvel Observateur avant celle du Matin de Paris. Néanmoins l'émission-phare qui le fit connaitre définitivement est l'Heure de vérité lancé en 1982 où les hommes politiques répondaient pendant une heure à ses questions et à celles d'Alain Duhamel, Albert du Roy et Jean-Marie Colombani. Les leaders s'y sont succédés d'année en année tandis que le journaliste-présentateur prenait de l'ampleur. Il réalisa même un retour sur l'univers qui l'emploie en publiant La Médiacratie où il y dénonce le pouvoir de ceux qu'il appelle les "médiacrates" ("ceux qui acquièrent un pouvoir qu'ils n'auraient pas sans les médias").
Pleins de contradictions, l'auteur dénonce dans son essai le système médiatique en citant en exemple l'avènement injustifié de Jean-Marie Le Pen. Système qu'il copiera en invitant à pas moins de six reprises le fondateur du Front National dans son émission.
T. L.