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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 00:25

200807043389389_1.jpgAujourd’hui, Martine Gauffeny, secrétaire national de l’association « Otages du monde » (http://www.otages-du-monde.com), nous délivre son point de vue sur le sujet.

 

            Pouvez-vous présenter l’association ?


C’est une association fondée en Aout 2004 par d’anciens otages, dont Jean-Louis Normandin (ndlr : otage au Liban à la fin des années 1980 durant plus d’un an et demi) qui est notre président, et puis par des membres de la société civile (psychologues, avocats,…).

Le constat c’était qu’il y avait aucune association en France qui pouvait répondre spécifiquement aux demandes des familles d’otage non journaliste (qui sont pris en charge par Reporters Sans Frontières). C’est la raison pour laquelle on a créé otages du monde.

Huit ans plus tard on s’aperçoit qu’on est de plus en plus sollicité par les familles et les ex-otages eux-mêmes : l’utilité de l’association est malheureusement confirmée.

 

            Quelle fonction remplit-elle auprès des familles ?

 

Il y a trois axes dans notre action lorsque les familles le demandent :

-Il y a un soutien à la médiatisation et à la mobilisation, comme on l’a fait pour Hervé et Stéphane. On met en œuvre tous les moyens habituels c’est-à-dire les contacts avec les élus, avec les médias pour faire parler d’eux.

- Un soutien psychologique aux ex-otages, aux familles qui sont orientés vers des psychologues ou des psychiatres spécialisés dans le traumatisme et le stress liés à la prise d’otage.sam.jpg

- Un soutien juridique : il y a des droits qui ont été votés pour indemniser les otages comme le fond de garantie d’indemnisation des victimes du terrorisme : on les aide à monter leur dossie r, etc.

 

Puis plus généralement on est là aussi pour informer sur la prise d’otage. Sur notre site internet beaucoup de données précises sont collectées par exemple.

 

            Vous nous dites qu’il faut parler des otages : pourquoi ?  Certains affirment que plus la médiatisation est forte plus les négociations s’avèrent compliquées…

 

Cela fait longtemps que les ex-otages et que l’association le dit : la médiatisation est une action nécessaire. Pourquoi ? Car on a des exemples très précis de personnes oubliées et ils se sont retrouvés très seuls dans les négociations et très seuls à leur arrivée, ils ont l’impression que ce qu’ils ont vécu n’est pas reconnu.

 

Egalement il y a une fonction importante de la médiatisation : quand la prise d’otage est longue (comme ce fut le cas pour Hervé et Stéphane mais aussi pour Ingrid Betancourt ou encore ceux du Niger actuellement) la médiatisation permet aux familles d’être dans l’action. De ne pas rester chez soir dans l’attente car l’attente c’est quelque chose d’insupportable et de très difficile à vivre. Cela les rassure aussi sur le fait que les Français n’oublient pas les personnes qu’ils attendent avec impatience.

Et puis il y aussi un autre aspect : souvent les otages eux-mêmes ont écho de la mobilisation (Hervé et Stéphane recevait Radio France Internationale) et là ils disent tous que cela leur a permis de vivre plusieurs semaines.

 

Pour toutes cesam2.jpgs raisons nous  n’avons  aucun état d’âme là-dessus : nous pensons qu’il faut médiatiser les otages (ndlr : la devise de l’association est d’ailleurs « oublions-les ils mourront…parlons d’eux ils vivront »)

 

            Comment faut-il gérer le retour des otages à « la vie normale » ?

 

Ce n’est pas facile, certains ont été maltraités je pense à Pierre Camatte otages l’année dernière au Mali qui a raconté les conditions douloureuses et violentes dans lesquelles il vécut trois mois. Le retour à la vie normale est dans ce cas-là très long.  

Les psychologues les mettent tous en gardent d’ailleurs  en leur disant « peut-être que sur le coup vous allez être dans un état euphorique (reto ur très vite au travail,…) mais le contrecoup peut intervenir dix à vingt ans plus tard pour vous et vos familles »

Souvent les retours dans les familles sont douloureux. Les proches attendent le retour de l’homme qu’ils ont quitté avant la prise d’otage mais l’otage change par rapport à sa situation d’avant.

 

            Enfin faut-il continuer à aller dans les pays dits « à risque » ?

 

Oui, il faut continuer à aller sur place.

Pour les journalistes c’est leur métier et leur devoir, quand Hemingway allait sur en reportage de guerre on ne disait pas qu’il était inconscient. On a besoin de même d’humanitaires dans ces pays (Darfour, Niger, Mali, Mauritanie). Seulement il faut à mon avis plus se préparer avant de partir : il y des formations que l’on a commencé à mettre en place qui sont indispensables et qu’il faut développer.

 

 

Légende photo : 1- Martine Gauffeny à la libération d'Ingrid Betancourt

2- Les affiches de soutien aux deux journalistes recouvertes du mot "libres" la semaine dernière

3- Jean Louis Normandin, ex-otage et président de l'association "Otages du monde"


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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 00:12

Ghesquiere-Taponier.jpgUne semaine après la libération des deux otages français (Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier) et de leurs trois accompagnateurs retenus depuis Noël 2010 en Afghanistan, la rédaction a décidé de revenir sur ce sujet.

Selon les spécialistes il y aurait une hausse considérable de cette pratique : depuis dix ans les prises d’otages auraient augmentées de 70%. Neuf français sont encore aujourd’hui aux mains de ravisseurs.

Lorsque l’on parle de prise d’otage on peut penser à des faits divers tels que la prise d’otage d’un train à Bordeaux ces jours-ci. Néanmoins seules les prises d’otage où les ravisseurs ont des exigences de nature politique (libération de prisonniers) voires financières (demande de rançon,…)  nous ont intéressées.

Les questions ne manquent pas à ce sujet : Qu’est-ce qui explique une telle hausse du nombre de prise d’otage ?

Comment négocier avec les ravisseurs ?                      

Comment gérer le drame que cela représente pour les proches ?

Une réflexion sera également abordée sur le thème : Faut-il continuer à (pour les journalistes, humanitaires et autres) aller dans les pays dits à risque ?

 

            Les prises d’otages médiatisées

 

En ce qui concerne les Français, on retient généralement celle au Liban en 1985 ou deux diplomates, un journaliste et un chercheur avaient été enlevés par le Hezbollah suivis de six autres français l’année suivante.

Puis celle des moines de Tibhirine tous assassinés par le GIA en 1996 fut également un drame.

Dans les années 2000 Ingrid Bétancourt en Colombie, Florence Aubenas, Georges Malbrunot et Christian Chesnot en Irak ont marqué les esprits.

L’année dernière Michel Germaneau et cette année Antoine de Léocour et Vincent Delory ont été tués par Aqmi (Al-Qaeda au Maghreb Islamique).

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            Aujourd’hui

 

 Neuf français restent détenus actuellement :

-         Quatre salariés d’Areva par Aqmi  au Niger depuis bientôt un an

-         Un agent des services de renseignement en Somalie depuis deux ans

-         Gilad Shalit (franco-israélien) depuis 5 ans à Gaza

-         Trois humanitaires au Yémen depuis fin mai 2011.

 

 

Légende photo : -Les deux journalistes Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay jeudi dernier.

-Les quatre otages français au Niger


T. L.

 

Demain Martine Gauffeny de l'association "Otages du monde" interviendra pour nous éclairer sur le sujet.

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