21 avril comme 21 avril 1944 où les femmes acquièrent le droit de vote et d’éligibilité en France.
Le Général de Gaulle, chef du GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) signe en ce 21 avril 1944 à Alger, une ordonnance historique qu’a défendu fermement le communiste Fernand Grenier à l’Assemblée Constituante. Elle prévoit à son article 17 que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. » Le corps électoral se grossit de plus de douze millions de femmes. Enfin. Après des dizaines d’années de lutte féministe, le suffrage en France devient vraiment universel.
De la création par Hubertine Auclert du premier groupe français suffragiste, Le droit des femmes en 1876 à l’obtention de ces droits (vote et éligibilité) le chemin fut long, très long. Les suffragistes ne manquèrent pourtant pas de se faire remarquer. Pendant la IIIème République Auclert appelle ainsi au boycott du recensement sur le mode du « Si nous ne comptons pas, pourquoi nous compte-t-on ?», Madeleine Pelletier écrit de nombreux livres en faveur du mouvement suffragiste au début du XXème siècle et Louise Weiss le reprit en appliquant une méthode simple : « divertir au lieu de prêcher. » Pour ne citer que cet exemple, à l’occasion de la finale de la coupe de France de football, elle lâche des ballons rouges portant des tracts féministes.
Le conservatisme du Sénat (qui refusa six fois le projet de loi octroyant les droits civiques aux femmes durant l’entre-deux guerre) n’a fait que retarder l’échéance. La France fut parmi les derniers pays européens à donner le droit de vote et d’éligibilité aux femmes et aujourd’hui le pays des droits de l’homme accuse toujours un retard significatif en ce qui concerne l’égalité entre les sexes en politique.
T. L.