P. Nas : "Je ne baisserai pas les bras"

Pour clore le dossier sur le candidat indépendant Philippe Nas, quelques questions de politique politicienne s’imposaient...

 
                 Où vous situez-vous sur l’échiquier politique ?

J’ai le cœur à gauche, mais je vous l’ai dit, je suis un pragmatique, et ça ne me pose aucun problème lorsque je ne suis pas d’accord avec le PS et que mes idées rejoignent celles de la droite, voire, parfois, celles de l’extrême-droite dont je combattrais toujours sans ambigüité les fondamentaux et l’idéologie. Lorsqu’une idée est juste, sensée, utile, il ne faut pas hésiter à la suivre, d’où qu’elle vienne. Une politique peut s’apprécier pas à pas sans que l’on soit pour autant d’accord pour faire toute la route ensemble.

                Pourquoi n’avez-vous pas pu participer à la primaire citoyenne organisée par le Parti Socialiste ?

J’ai voulu participer à la primaire soit disant citoyenne, mais le dessous de ces cartes-là est horrible et pourri de tactique de politique politicienne. Ces gens-là n’en ont que faire du peuple et de l’intérêt général. Ils ne veulent que des sièges, des postes, des situations.
Pour être présent à cette primaire, il me fallait recueillir 16 signatures de maires PS de villes de plus de 10 000 habitants. J’ai donc décidé d’envoyer à une cinquantaine d’entre eux mon livre-programme, imprimé par mes soins, puisque pas encore édité à l’époque, avec une lettre de sollicitation. Mais rien. Devant le peu de réponses, toujours négatives, j’ai donc décidé d’aller directement à leur rencontre. Un seul a accepté de me parler franchement :
« La primaire est un outil qui va nous permettre de faire ressortir lequel de Hollande ou Aubry sera le plus capable de battre Sarkozy. Peu nous importe lequel des deux, du moment que ce n’est pas Royal, nous avons de bonnes chances de gagner. En 2007 nous avons fait une erreur de casting et une erreur de stratégie en étant désunis. Pour 2012, nous allons peaufiner le choix du candidat et quoi qu’il arrive, quoi qu’il dise, nous le soutiendrons parce que c’est ça qu’attendent les français et le parti ne survivra pas à un nouvel échec. Vous comprenez bien que malgré vos propositions plutôt sensées et parfois très intéressantes, nous ne prendrons pas le risque de semer le trouble pendant cette primaire. Vous avez un programme qui vaut ce qu’il vaut, mais qui est très complet. Nous, non. De quoi aura-t-on l’air ? Je ne crois pas que vous puissiez remporter la primaire, mais vous pourriez nous faire beaucoup de mal… »
Bien qu’appréciables de par leur sincérité, j’ai trouvé ces propos affligeants. Aussi, j’ai pris la décision de continuer comme j’avais commencé, seul.

             Pensez-vous pouvoir mobiliser les 500 signatures nécessaires pour la participation à l’élection ?

Ces signatures n’étant pas des parrainages, mais des copinages, mes chances d’y parvenir sont minces, mais je compte y parvenir en lançant un appel direct aux élus via de grands médias. La difficulté étant que précisément, aucun ne veut me recevoir actuellement, car le choix est clairement d’écouter les stars de la politique ne rien dire depuis des mois tout en monopolisant l’espace médiatique, plutôt que de laisser argumenter de « petits » candidats qui n’ont que des idées et aucun réseau.
Je ne baisserai pas les bras.

            La semaine prochaine la rédaction présentera le plus jeune candidat, Maxime Verner et demain un  éclairage historique sur l'appel de l'Abbé Pierre lors de l'hiver 1954.