18 avril comme 18 avril 1955, ouverture de la Conférence de Bandung
« Car enfin ce tiers monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers état, veut lui aussi, être quelque chose », par ces mots Alfred Sauvy désigne dans L'Observateur du 14 août 1952, ces pays qui ne profitent pas du développement mondial pour cause de spécificités historiques, géographiques, socio-politiques ou culturelles. La Conférence de Colombo (Sri Lanka) en avril 1954 puis celle de Bandung en avril 1955 doivent faire prendre conscience qu'il existe un Tiers-Monde qui ne se préoccupe pas de la bipolarisation d'où la décision de non-alignement aux deux blocs qui sortira de la Conférence indonésienne.
Du 18 au 25 avril, 29 pays afro-asiatiques se rassemblent, ce qui représente 50% de l'humanité mais seulement 8% des richesses mondiales. Une conférence placée sous le signe de la coopération économique, de la reconnaissance des libertés et de l'indépendance politique. La critique du colonialisme par Soekarno, Président de l'Indonésie, est acclamée tout comme la coexistance pacifique prônée par Zhou Enlai, Nehru, Nasser et Tito. Se basant sur des textes comme la Charte des Nations Unies ou la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen française de 1789, les représentants du Tiers-Monde à Bandung ré-affirment « le droit fondamental des peuples à disposer d'eux-mêmes ».
Néanmoins le principal moteur du Tiers-Monde était la notion de « non-alignement », principe devenu obsolète après la Chute du Mur de Berlin en 1989. Que reste-t-il alors de la coopération mondiale des pays en sous-développement?
T. D.