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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 23:53

15 novembre comme 15 novembre 1884.

A l’heure de la course aux colonies, les puissances occidentales multiplient les conquêtes, au point parfois d’engendrer des discordes. En cette année 1884, c’est le bassin du Congo en Afrique équatoriale qui cristallise les tensions.

 

Il faut dire que le roi des belges Léopold II s’est personnellement intéressé à cette contrée. Après avoir fait explorer la région par Henry Morton Stanley, il crée successivement l’Association internationale Africaine et l’Association internationale du Congo. Ses ambitions sont connues de tous : il souhaite prendre possession de ce territoire. Pour autant, les expéditions de l’officier Pierre de Brazza ont également ouvert à la France la rive droite du fleuve Congo. Quant au Portugal et à l’Angleterre, ils se sont entendus pour prélever des taxes à l’embouchure du fleuve, et ce sans l’accord des autres puissances. Bismarck, l’homme fort du moment, entend lui-même s’impliquer dans ces affaires coloniales. Aussi saisit-il l’occasion pour organiser une rencontre internationale, dont l’objectif est d’établir des règles d’occupation à observer dans les régions « dont aucun pays civilisé n’a encore pris possession ». http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5c/Afrikakonferenz.jpg/220px-Afrikakonferenz.jpg

 

                   La conférence de Berlin s’ouvre ainsi le 15 novembre 1884 autour des représentants de quatorze états. Parmi eux, aucun représentant africain n’est bien évidemment convié. Les protagonistes vont notamment chercher à assurer la liberté de navigation sur les grands fleuves africains et à définir des zones de libre-échange dans le bassin du Congo. Trois mois et demi et huit réunions plénières plus tard, les participants s’accordent sur un Acte final. Par cet accord du 26 février 1885, les puissances européennes se reconnaissent en quelque sorte le droit de s’approprier et d’occuper les terres africaines, pourvu que cela ne crée pas de conflit entre elles. Léopold II obtient quant à lui la création d’un « Etat Indépendant du Congo » dont il acquiert la propriété à titre privé. Gentleman, il décidera néanmoins dans son testament de léguer le territoire à la Belgique.

Ce contexte, qui voit les conquêtes coloniales en quelque sorte proclamées licites par tous les états occidentaux, galvanisera en France la volonté de la IIIème République de poursuivre son expansion coloniale.

 

 

 

Illustration : gravure représentant la conférence de Berlin, 1884

 

E. Eon

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 15:23

l-enfer-de-matignon-de-phillipe-kolhy-dvd-zone-2-858656666L’enfer de Matignon, de Raphaëlle Bacqué et Philippe Kohly.

Cette expression de Michel Rocard a été choisie par les deux réalisateurs du film (les journalistes Raphaëlle Bacqué et Philippe Kohly) comme titre. C’est dire la vision de la densité de travail et de maitrise de soi que la fonction recouvre.
Revenons d’abord aux termes de la Constitution de 1958.
Article 8 : « Le Président de la République nomme le Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. Sur proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions. »
Article 21 : « Le Premier Ministre dirige l’action du Gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il assure l’exécution des lois. Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres. »
Voilà pour l’essentiel ce que disent les textes. Les deux journalistes ont, eux, voulu découvrir la pratique réelle de la fonction, le quotidien, la pression, la vie à Matignon,…
C’est en ce sens que leur documentaire (qui se découpe en 4x52 minutes) se révèle passionnant. La France connut 18 Premiers Ministres depuis 1958 et l’avènement de la Vème République. Les deux journalistes ont réussi à convoquer quasiment l’intégralité de ceux encore en vie (seul Jacques Chirac déclina la proposition).
On découvre ainsi l’envers du décor grâce aux interviews et aux nombreuses archives télévisuelles.http://idata.over-blog.com/1/00/22/85/treize/480_2002_vignette_Montage_Matignon2.jpg
On y apprend que c’est selon eux, « le poste le plus difficile de la République » car le Premier Ministre est le bouclier, le fusible du Président, il doit être aux aguets 24 heures sur 24, sept jours sur sept. La pression est terrible, Jean-Pierre Raffarin affirme : « Vous voulez que je vous dise ce qu’est Matignon ? Une magnifique machine à broyer. » Un « enfer gestionnaire » pour Michel Rocard, une « fonction sacrificielle » pour la seule femme ayant pu séjourner à Matignon, Edith Cresson. Edouard Balladur en conclut : « il faut vraiment avoir une âme d’apôtre, sinon même de martyr pour accepter de jouer un rôle pareil. Moyennant quoi, je n’ai jamais entendu dire que qui que ce soit a refusé de l’être. »
Tout y passe au cours de ces 208 minutes : la nomination, la composition du gouvernement, l’action quotidienne (François Fillon déclare d’ailleurs que « dans une journée, vous recevez 10% de bonnes nouvelles et 90% de mauvaise »), la santé, la cohabitation, les conseils des Ministres, la possible dyarchie qui pourrait s’installer, les relations avec la presse,…

Bref, un documentaire passionnant et éclairant sur une fonction primordiale et au final peu connue de notre République et qui permet de mieux comprendre et appréhender les agissements et discours du Premier Ministre.

                                                                             T. L.

 

              

             En voici la bande annonce :

 

 

                 


 
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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 11:09

11 novembre comme le 11 novembre 1866, bombardement de Séoul par les forces navales françaises.

 

Saisis d’un isolationnisme farouche et d’une méfiance profonde, les Coréens, vassaux de la Chine impériale n’entretiennent que très peu de contacts avec l’extérieur.

Pourtant la pression colonisatrice des Européens en Asie n’est pas neuve. Même la Russie impériale cherche à étendre son influence dans la péninsule coréenne.

AmiralRoze.jpgAvant 1864 et l’arrivée au pouvoir du Régent Daewongun, les missionnaires catholiques au sein du Royaume de Corée étaient plus ou moins largement tolérés. De telle façon qu’en 1866, on compte 20 000 convertis, deux évêques et 10 missionnaires établis sur place.

 

Et c’est pourtant sous de bons hospices que va éclater cette crise franco-coréenne.

On l’a dit, la Russie cherchait à étendre son influence dans le pays. Les missionnaires français ont profité de l’occasion pour asseoir leur légitimité auprès du Régent et proposer une alliance entre la France impériale et le Royaume de Corée, contre les pressions russes.

Mais l’influence importante que possédait les catholiques à la cour royale et les récentes révoltes catholiques en Chine ont subitement rendu la suppression du catholicisme un objectif propre à maintenir la sécurité au sein de la Corée.

En mars, ce sont 9 missionnaires, l’évêque Siméon-François Berneux et 10 000 autres coréens catholiques qui sont assassinés.

Une expédition est levée, après des pourparlers entre Français et Chinois infructueux, et des navires de guerre français bombardent les côtes coréennes à partir de Novembre. Séoul, ultime cible, étant touchée le 11 novembre.

Le « dérangement de 1866 », (병인양요) comme le nomment les Coréens, prend fin aussi rapidement qu’il a débuté. L’attaque n’ira pas plus loin. Mais bientôt de nombreux expéditions punitives américaines et japonaises se succédèrent, aux vues des crimes commis par le Régent.

La Corée est finalement annexée au Japon en 1910.

 

Légende photo: l'amiral Pierre-Gustave Roze, commandant de l'expédition.

 

P. C.

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 14:55

 

6a01310f70b1f2970c015434937880970c-800wi.jpg10 novembre comme 10 novembre 1970, la France est sous le choc après l'annonce du décès du Général De Gaulle.

Les français ont appris à connaître le général De Gaulle soit par ses ouvrages militaires comme Le fil de l'épée (1932) ou Vers l'armée de métier (1934) soit par sa désormais très célèbre allocution sur la BBC le 18 juin 1940. Il est considéré comme le sauveur en 1944, il le sera de nouveau en 1958. L'homme providentiel De Gaulle est toujours là quand la France va mal. Mais un jour, la France ne peut plus s'en remettre à un seul homme. Comment l'idéologie gaulliste va-t-elle perdurer? La mort de De Gaulle est-elle la fin du gaullisme?

Une des grandes caractéristiques du gaullisme est la volonté de placer la France parmi les grands de ce monde. La France se doit d'être le modèle car elle a la mission universelle de l'indépendance nationale et de la démocratie. De Gaulle s'est alors efforcé de redonner un statut à la France. Tantôt en s'appuyant sur les colonies, tantôt se concentrant sur la francophonie, tantôt avec l'Europe malgré le fait qu'il craignait une vassalisation aux Etats-Unis. En effet, dans l'actualité, nous parlons beaucoup du couple franco-allemand mais existe-t-il vraiment? Il est difficile de dire que les allemands partageaient et partagent encore la même vision de l'Europe que De Gaulle, celle d'une Europe française. Les allemands préféraient et préfèrent encore se placer sous la protection américaine, seule puissance pouvant leur permettre d'assurer leur intégrité nationale. Mais De Gaulle n'a jamais caché qu'il voyait dans l'Europe un moyen de contre-balancer les deux blocs américainset soviétique et par l'intermédiaire de la voix de la France, il affichait son indépendance.

De Gaulle c'est aussi la volonté, sur le plan intérieur, de dépasser les clivages et d'adopter résolument une attitude moderne par rapport à l'Histoire. Sans doute inspiré du bonapartisme ou du monarchisme, De Gaulle n'a jamais voulu remettre en cause le système républicain, au contraire il l'a enraciné. Car il sait que ce modèle est inébranlable et qu'il est l'avenir de la France. Bien sûr, au vu des compétences politiques du chef de l'Etat, on sent bien une certaine influence de ses maîtres historiques. Dépasser les clivages pour assurer le grand rassemblement des français autour de leur nation car la nation est le seul gage de liberté, d'indépendance et de puissance. Et comme disait Jaurès: « A celui qui n'a rien, la Patrie est son seul bien ».

 

T. D.

 

 

Article inspiré par la conférence d'Emmanuel Cherrier tenue le 9 novembre 2011 à l'IEP de Lille.

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 22:21

Le journaliste Arthur Frayer a sorti il y a deux ans, un livre impressionnant sur la réalité des prisons et de la condition des surveillants, Dans la peau d'un maton.

 

              dans-la-peau-d-un-maton-arthur-frayer-9782213662381.jpg   Des films, des livres, des documentaires sur la prison, il y en a eu, il y en a et il y en aura. (D'ailleurs hier encore était diffusé sur la Une un reportage dans lequel le journaliste pensait pouvoir analyser le quotidien des prisons en dix jours d'enquête). Mais quels sont ceux qui peuvent se targuer d'avoir pu la percevoir de l'intérieur pendant un certain temps ? C'est l'objectif affiché du journaliste diplômé de l'Ecole de Strasbourg.

 

                                  Genèse de l'enquête

 

Pour voir la réalité des prisons il s'engage dans la préparation secrète du concours de l'Enap (Ecole nationale de l'administration pénitenciaire), il fait tout pour ne pas attiser les soupçons sur son envie (rédiger un cahier de notes et le publier après un an en "in"). Il l'obtient et commence sa formation à l'Enap émaillée de stages en prison (d'abord à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis où il est surtout observateur puis Châteaudun où il commence à avoir quelques responsabilités). D'ôres et déjà, on lui explique textuellement que "le meilleur d'entre eux ne vaut rien"

On le suit quasiment quotidiennement tant dans ses peines (difficile acclimatation et contact avec les surveillants) que dans ses moments plus heureux (échanges avec les détenus, liens,...) et livre des conclusions sur la prison : "De toute façon, la réinsertion, c'est pas possible ici ! T'as vu les conditions ? C'est même pire : c'est l'inverse !" lui assure par exemple un de ses collègues.

 

                                  Une tension quotidienne dans le couple détenus-surveillants

 

                  Il subsiste un état de conflit permanent, de tension perpétuelle entre les détenus et les surveillants qui mènent inlassablement à une montée de l'échelle de la violence.

 

Lorsqu'un détenu se confie la leçon détonne pour le lecteur inaverti : "Surveillant, je vais vous dire, il y a deux prisons : la prison réelle, celle qui existe parce qu'on a fait des conneries ; on a été condamné et on paye pour ça, c'est normal ; et il y en a une deuxième : la prison dans la prison. Tous les petits trucs quotidiens qu'on nous fait subir pour rien : les parloirs hygiaphone sans raison, les retards de promenade sans motif, et les surveillant qui sont jamais là, les délais sans fin, les plaques électriques cassées qui ne sont jamais réparées..."

Frayer reprend : "la deuxième prison : tout le problème est concentrée dans cette formule. La lassitude et la démotivation des gardiens, les petits riens qui s'accumulent, les brimades infimes, le mépris ambiant, l'absence de soutien de la hiérarchie... Ces petits griefs isolés, sans lien entre eux, mais qui, tous ensemble, forment un système complexe et finissent par transformer la prison en poudrière."

article_prison.jpg

                                             

                                Un paradoxe

 

                 En cela c'est un paradoxe car la raison voudrait que les deux composantes de la prison se facilite mutuellement la tâche, ce qui n'est pas le cas comme l'explique le journaliste : “Surveillant et prisonnier sont tour à tour bourreau et victime : le détenu subordonné à la volonté du surveillant, à la complexité administrative, à des conditions matérielles déguelasses, mais aussi victime de lui-même et de la loi du plus fort ; le surveillant, lui, est l'objet d'insultes, de menaces,de tout ce que la misère humaine sécrète de violence et de bêtise. Paradoxe du système : conditions de travail du surveillant et conditions d'enfermement du détenu sont les deux faces d'une même pièce, et celles-ci s'ignorent.
Le cercle vicieux de l'incompréhension déroule son lot de fureurs, de mesquineries et de vengeances. Durcir la détention d'un détenu qui a emmerdé un surveillant qui durcira la détention... L'absurde est bien rodé."

Les surveillants sont souvent de fait « épuisés » lorsqu'ils rentrent chez eux. Frayer raconte un jour : « Je ne me suis pas assis une seule fois en six heures. Plus que la fatigue physique c'est la lente usure morale qui déjà me mine. »

 

                                       Un travail harassant

 

110302084340448 28 000 apx 470  Les mêmes actions se répètent inlassablement quotidiennement et cela contribue également à l'épuisement chronique de chaque surveillant : « J'ai la boule au ventre en allant au travail ; je dors mal, j'ai perdu du poids. Mon corps est à bout, mes jambes me font mal en permanence, mes muscles sont raides et mes pieds en feu au terme de chaque service. Je fais une vingtaine de kilomètres chaque jour le long des coursives. Les prises de tête constantes me laminent le moral. Je ne soupçonnais pas la violence de la prison. Pas tant les agressions physiques que la violence des contestations et des querelles pour une douche ou un passage au téléphone. »

 

Arthur Frayer ne tiendra qu'un mois et demi dans la dernière maison d'arrêt (Orléans) avant de se résigner à arrêter son enquête. Preuve du travail lourd et inconcevable qu'un surveillant doit effectuer. Un manque de moyen évident dénoncé dans ce livre qui accroche le lecteur dès les premières pages.

 

«Dans la peau d'un maton», d'Arthur Frayer, éd. Fayard, 17 euros

 

T. L.

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 23:14

8 novembre comme le 8 novembre 1960, élection de John Fitzgerald Kennedy à la présidence des Etats-Unis d’Amérique.

 

Le 8 novembre (mais en théorie le mardi suivant le 1er lundi de novembre) a vu l’élection non seulement du très charismatique Président Kennedy, mais également celle de Grover Cleveland en 1892, de Theodor Roosevelt en 1904, de Franklin Delano Roosevelt en 1932 et de George Bush en 1988. Profitons-en pour présenter aujourd’hui le mode d’élection du Président américain, seul chef de l’exécutif.

 

Le président est élu pour un mandat de 4 ans renouvelable une seule fois (depuis un amendement pris à la mort de Franklin D. Roosevelt, réélu à 3 reprises). Le candidat à la présidence doit être américain de naissance et âgées de 35 ans.

L’élection se faisant au suffrage universel indirect, les droits des citoyens américains et celui des Etats sont totalement respectés. jfk_campaign_01.jpg

Le processus de l’élection s’étend sur une année et se divise en une phase partisane et l’autre institutionnelle, l’élection proprement dite.

 

Tout d’abord, durant les mois de janvier et février, les primaires (ouvertes ou fermées) se succèdent.

La majorité se tenant le 1er mardi de février, ce que les Américains appellent le Super Tuesday.

Les primaires voient la désignation dans chaque parti des délégués qui auront par la suite à choisir le candidat du parti lors d’une convention nationale.

En novembre débute la phase institutionnelle, les 538 grands électeurs sont élus au scrutin majoritaire à un tour dans chaque Etat séparément (proportionnellement à leur population).

Exemple extrême de la formule « The winner takes all », la liste arrivée en tête lors de l’élection obtient la totalité des sièges alloués à l’Etat.

Ce n’est qu’en décembre que les grands électeurs procèdent à l’élection formelle.

En effet, le nom du Président est déjà connu suite en novembre. Les grands électeurs étant élus pour apporter leur voix à un candidat bien précis.

Le président fraichement élu prendra ses fonctions en Janvier de l’année suivante.

 

P. C.

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 14:17

On fêtait le mois dernier, le 90ème anniversaire de la naissance de Georges Brassens ainsi que le trentième anniversaire de sa disparition, De Jour en Jour revient sur la vie du chanteur sétois.

 

              


 

                  Les copains d’abord : cette chanson que chacun a, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, fredonner, entonner, chanter. Tout comme L’Auvergnat, Bancs publics, Mauvaise réputation, il convient bien de les (ré-)écouter en pensant à la vie de ce monstre sacré de la musique française.

 

                 Ce natif de Sète nait un beau jour d’octobre 1921 et dès son plus jeune âge il est attiré par la musique. Italien par sa mère, il commence à écrire des poèmes dès l’âge de 14 ans. Puis la guerre arriva, il est tributaire du Service du Travail Obligatoire en Allemagne mais lors d’une permission, de retour à Paris il décide de se cacher pour ne pas y retourner. Profitant de cet isolement, il se met à lire les poètes Rimbaud, Villon,…

A la Libération, tout en continuant d’écrire des textes de chansons, il enchaîne quelques petits boulots avant d’être repéré par le célèbre producteur Jacques Canetti (qui dénicha également Brel, Reggiani, Gainsbourg, Nougaro, Salvador et beaucoup d’autres).

 

brassens6Le succès arrive assez vite et à sa disparition celui que l’on surnomme le « maitre des mots » laisse derrière lui 196 chansons plus ou moins connues.

 

Les copains d’abord dont on parlait au début permet bien de se représenter Brassens. Un homme d’une simplicité légendaire accordant une place déterminante à l’amitié qui pouvait être celle de son voisin à Sète ou de Brel, Ferré ou encore Ferrat.

Une musique profonde, une voix si original, un phrasé et des textes tout autant, de temps à autre une contrebasse : c’est aussi cela la patte Georges Brassens et elle continue d’inspirer nombre de jeunes chanteurs. Cali affirme en ce sens :

 

« Si nous sommes tous là aujourd'hui, c'est parce qu'il y a eu des Brassens, des Ferré et des Brel qui ont donné des Miossec, des Dominique A, des Lavilliers et des Higelin. C'est la source. »

Brassens est décédé des suites d’un cancer en 1981. Pierre Desproges dira sur scène : « Je n'ai pas honte de le dire, le jour de la mort de Brassens, j'ai pleuré comme un môme. Alors que le jour de la mort de Tino Rossi, j'ai repris deux fois des moules. »http://www.linternaute.com/musique/diaporama-image/rvx/06/georges-brassens/images/rvx-brassens9.jpg

                  Les nombreuses manifestations cette année (à l’occasion du 90ème anniversaire de sa naissance et du trentenaire de sa disparition) montrent à quel point les gens sont restés attachés à Brassens. Comme l’entendait la chanteuse, Aurélie Maggiori : « Quand j'étais petite, je croyais que George Brassens faisait partie de ma famille ! Mon grand-père avait le coffret vinyle et on écoutait tout le temps Brassens chez moi au point que ce moustachu aux cheveux blancs avait quelque chose de familier. »

 

Voici le lien ou vous pouvez découvrir les manifestations consacrées au chanteur sétois :  http://www.brassens2011.com/tag/anniversaire-2011/

 

T. L.

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 10:20

4 novembre comme le 4 novembre 1921, assassinat de Takashi Hara, Premier ministre du Japon.

 

                  « Roturier et Premier ministre » tel fut le slogan du Japonais Takashi Hara (原 敬). C’est un chemin atypique vers la réussite qu’il décida d’emprunter.

 

225px-Takashi_Hara_posing.jpgD’abord admis à l’école de Marine française de Tokyo, Hara finit par renier ses origines samouraï, devenant de fait roturier, pour entreprendre une carrière politique (En effet, sa famille avait combattu la restauration Meiji et le recouvrement des pouvoirs de l’Empereur, rendant incompatible son engagement auprès de l’Empereur).

A partir de 1882, il est appelé par le ministre des Affaires étrangères, le comte Inoue, pour mener diverses représentations diplomatiques à Paris, Tianjin mais également en Corée.

C’est durant l’année 1900 que Hara intègre le nouveau parti libéral-conservateur Rikken Seiyūkai, les Amis du Gouvernement constitutionnel en français, dont il deviendra plus tard le secrétaire général.

De 1906 à 1913, il occupe plusieurs postes gouvernementaux, dont le Ministère de l’Intérieur. Période pendant laquelle il se fera une idée de la puissance des bureaucrates non élus gouvernant le Japon et qu’il cherchera à réduire leur influence.

 

                     Voilà un combat qui le portera à la présidence de son parti et qui rassemblera de nombreux partisans. En 1917, Rikken Seiyūkai devient le parti politique le plus important à la Diète impériale.

Le 28 septembre 1918, il est nommé Premier Ministre. C’est la première fois que ce poste est occupé par un roturier, chrétien de surcroît, membre de la Diète élue au suffrage universel.

La nomination de Hara aura un impact énorme sur l’évolution du régime impérial vers une démocratie parlementaire et éclipsera pendant un temps les bureaucrates dans la gestion des affaires du pays.

Il est poignardé à mort le 4 novembre 1921 à la gare de Tokyo, événement qui stoppa brutalement la démocratisation des institutions japonaises.

 

P. C.

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 14:35

 

Sans-titre-3.jpg3 novembre comme 3 novembre 2004, Hamid Karzai est élu président de la république afghane.

Cet anniversaire va nous permettre de retracer l'Histoire de de l'Afghanistan des guerres soviétiques à l'arrivée de Karzai au pouvoir. Car c'est pendant ce laps de temps où l'Afghanistan s'est montrée si fragile avec la montée progressive des islamistes talibans et c'est aussi durant ce temps que le monde a reconnu en Ahmed Chah Massoud le leader naturel pour une Afghanistan démocratique.

Le chef moujahiddhin de l'Alliance du Nord a combattu sans relâche contre les Soviétiques durant la Guerre d'Afghanistan entre 1979 et 1989. Sa mission a continué contre le gouvernement de la République démocratique d'Afghanistan largement soutenu par une URSS qui vient de retirer ses troupes. Massoud, avec une aide internationale en demi-teinte -les USA auraient préféré l'ex-roi en exil Mohammed Zaher Chah à la place de Massoud pour diriger ultérieurement le pays- parvient au prix d'une brutale guerre civile à prendre le contrôle de Kaboul. Il prend la fonction de ministre de la Défense et laisse le mulsulman modéré Rabbani à la tête du pays. Mais le parti de Massoud est miné par l'arrivée des fondamentalistes Talibans et de chefs de guerre réclamant leur part de pouvoir pour avoir lutté contre les Soviétiques. Il s'engage une nouvelle Guerre Civile mais cette fois-ci Massoud en fera les frais. Il est sorti du gouvernement et en 1996, le mollah Omar, chef des Talibans prend le pouvoir à Kaboul avec l'aide du Pakistan.

Le régime fondamentaliste est mis en place avec une restriction drastique des droits et des libertés fondamentales et surtout une agressivité internationale qui se traduit par des attentats meurtriers de par le monde.

Le 9 septembre 2001, Massoud est assassiné quelques jours avant les attentats sur les Twin Towers. La communauté internationale vient de perdre l'élément moteur de la démocratie et de l'indépendance afghane. L'arrivée de Karzai en 2004 n'aura assuré ni le rétablissement total des droits et des libertés, ni l'arrêt des violences, ni la fin du fondamentalisme religieux.

 

T. D.

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 11:04

Un petit livre croustillant vient alimenter la rentrée des essais politiques, Blanc c'est pas nul, de Bruno Gaccio et Marie Naudet.http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/1/7/9/9782844461971.jpg

« Aujourd'hui la rage s'exprime par l'excès ou l'abdication », comprenez le vote aux extrêmes ou l'abstention. C'est de ce constat-ci, que les auteurs jugent insoutenables, que le livre démarre.

Parsemé d'anecdotes croustillantes, cet essai entend faire reconnaître le vote blanc (ne rien mettre dans l'enveloppe) comme distinct du vote nul (bulletins signés, bariolés, insultants par exemple). Les auteurs ont ainsi été consultés le constitutionnaliste reconnu, Guy Carcassonne qui leur a rédigé une proposition de loi réaliste « visant à reconnaître le vote blanc aux élections. »

La question sous-jacente de ce projet est d'assimiler le vote à une expression (qui peut-être un non-choix) et non à un choix obligatoire. Ils réclament le meilleur des candidats et non le « moins pire », l'alternative si l'on juge que le meilleur ne fait pas parti des listes serait le vote blanc. Qui, s'il était considéré à part dans la proclamation des résultats pourrait faire l'objet d'analyse conséquente pour les politologues. Cela rendrait la connotation politique du vote perdu dans l'obligatoire choix entre les candidats et pourrait constituer un « clignotant de la mauvaise représentation électorale ».

 Ce petit livre écrit dans le style sarcastique de l'ancien directeur de l'émission Les Guignols de l'info, constitue donc un appel à « l'audace politique quand les candidats en manquent trop. »

 

T. L.

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